Il est étonnant combien, la plupart d’entre nous, avons un certain penchant à nous critiquer, à ne voir en nous que les aspects les moins brillants. Quand nous ne cultivons pas en plus un certain goût pour la culpabilité. Cette histoire « des deux jarres » nous démontre combien il est utile d’avoir du recul, d’avoir d’autres perceptions d’une même situation, d’ouvrir notre champ de vision et de compréhension.
Françoise Sax
Être bienveillant avec les autres et aussi avec soi-même !
Il était une fois en Inde, un porteur d’eau qui possédait deux grandes jarres pour transporter l’eau depuis le puits jusqu’à la maison de son maître distante de cinq kilomètres.
Il effectuait ce transport en accrochant une jarre à chaque extrémité d’un bâton qui épousait la forme de ses épaules.
L’une des jarres était en parfait état, mais l’autre avait un éclat et perdait presque la moitié de son contenu durant le trajet de retour du puits. La jarre abîmée avait honte de son imperfection, et se sentait déprimée de ne pouvoir accomplir que la moitié de son travail.
Elle considérait cela comme un échec permanent, et décida d’en parler au porteur d’eau :
“Je me sens coupable et je te prie de m’excuser”
« Mais de quoi as-tu honte ?” demanda le porteur d’eau
“A cause de moi, et malgré tous tes efforts, tu ne livres à notre maître que la moitié de l’eau, et tu n’obtiens donc pas reconnaissance”.
Le porteur d’eau fut touché par cette confession, et plein de compassion répondit : “Pendant que nous retournons à la maison du maître, je veux que tu regardes les fleurs magnifiques qu’il y a au bord du chemin.”.
Sur le chemin du retour, la jarre abîmée admira effectivement une quantité de magnifiques fleurs toutes colorées. Mais à l’arrivée, elle se sentait toujours aussi mal, parce qu’elle avait de nouveau perdu la moitié de son contenu.
Le porteur d’eau lui dit alors:
“As-tu remarqué qu’il n’y avait des fleurs que de ton côté, et presque aucune du côté de la jarre parfaite? C’est parce que j’ai toujours su que tu perdais de l’eau, et j’en ai tiré parti.
J’ai planté des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour tu les as arrosées. Grâce à toi, je peux chaque jour cueillir de jolies fleurs fraîches pour décorer la maison du maître. Et il en est très satisfait !”