Quelques perceptions qui nourrissent les émotions négatives !
Notre perception du monde dirige notre vie. Quand je parle de perception je devrais être plus précise en parlant plutôt de « nos distorsions cognitives », c’est-à-dire notre façon de traiter l’information. Ce traitement de l’information est influencé par de nombreux facteurs : nos valeurs, notre culture, notre physiologie etc .
Lors des séances de coaching, je trouve, très régulièrement, chez mes clients, des types de distorsions cognitives qui sont de véritables freins à toute évolution bénéfique.
Voici quelques exemples de distorsions négatives :
• La pensée binaire : c’est cette manière de voir le monde et les autres de manière manichéenne, duale, c’est le tout ou rien, le beau – le laid, le juste – l’injuste, le vrai – le faux, le noir – le blanc, le toujours – le jamais, etc.. Pas de nuances ! Tout dans l’affirmation des opposés. Or, tout se trouve entre ces opposés et combien de fois, le coaché a été appelé à apprendre à « manier le curseur » vers des perceptions, des ressentis plus nuancés, à aller vers le centre, à enrichir la palette de son vocabulaire et du coup de se trouver dans des émotions plus douces, plus apaisées.
• Les généralisations : c’est-à-dire tirer une conclusion générale sur la base d’un seul (ou de quelques) évènement(s). Cette conclusion prend la force d’une vérité, parfois même devient une croyance qui nous limite. C’est, par exemple, si un événement négatif (ex. un échec) se produit, s’attendre à ce qu’il se reproduise constamment. « J’ai râté mon permis de conduire, c’est inutile de recommencer, je vais encore le râter. »
• La dramatisation ou la minimisation : c’est donner un poids plus grand à un échec, une vulnérabilité ou une menace qu’à un succès, une force ou une opportunité; s’attendre au pire alors qu’il est moins probable que d’autres possibilités; vivre une situation comme intolérable alors qu’elle n’est qu’inconfortable.
• Les conclusions hâtives : c’est tirer des conclusions hâtives (habituellement négatives) à partir de peu d’évidence. Par ex., la lecture de la pensée d’autrui, soit « penser à la place de l’autre », l’erreur de prévision consiste à prendre pour des faits, des attentes sur la tournure des événements avant qu’elles ne se produisent. Ce type de distorsion négative entraine d’énormes problèmes de communication basés uniquement sur des constructions mentales elles-mêmes basées sur des hypothèses prises pour des réalités factuelles.
• Le blâme : L’auto-flagellation, tout tourne autour de soi, je suis responsable de tout ce qui arrive de négatif, c’est une limitation de la pensée due à l’utilisation d’une étiquette. Plutôt que de décrire le comportement spécifique, un qualificatif pose un jugement. Par ex. « Je suis un perdant ». « Je suis incapable » « S’il y a un loser quelque part c’est moi »…
Il existe de nombreux types de distorsions qui peuvent alimenter nos émotions négatives. Pour en sortir il faut d’abord les identifier et puis chercher à comprendre en quoi elles nous sont utiles ; après ces étapes, il faudra les remplacer par des perceptions « plus justes » qui nourriront notre confiance en nous et notre estime de soi. C’est un grand pas vers plus de bienveillance vis-à-vis de nous.
Françoise Sax